Colloque 2014 RÉCIPROQUES et G.A.R.E.F.P : DES SOLITUDES

Colloque 2014 RÉCIPROQUES et G.A.R.E.F.P : DES SOLITUDES

  COLLOQUE RECIPROQUES (Paris) GAREFP (Martinique

DES SOLITUDES 

22 et 23 novembre 2014  Pavillon Lucien Paye, 

Cité universitaire, Bd Jourdan 75014 Paris 

Résidence Lucien Paye

47 bd Jourdan 75014

AccÈs en face du RER B cité universitaire

Lors de notre dernier colloque en Martinique nous avions décliné les différentes figures de l’amour pour privilégier celles-ci : aimer, c’est laisser être, et avec Jean Allouch « aimer, c’est laisser l’autre être seul”.

Cet amour-là n’est pas situé du côté imaginaire en ceci qu’il ouvre à l’incomplétude, cependant il peut paradoxalement nourrir la représentation d’une certaine solitude, issue du renoncement à la complétude.

Si Freud donne à Eros le pouvoir de faire de l’un, et donc de faire consister la forme unifiante du lien social, c’est en soutenant cette fiction imaginaire laquelle se paye nécessairement d’un sentiment de solitude.

Les fictions qui soutiennent ou ravagent le lien social participent de ce que Freud nomme « Kultur », et en retour ne sont pas sans effet sur ses différentes modalités.

On pourrait dès lors décliner les différentes figures du rapport à l’objet sous le nom « solitude », qu’on la redoute (phobique) ou qu’on la démasque (mélancolique), voire qu’on la nie dans la crainte du retrait de Dieu (Schreber).

S’agissant de ce qu’il a nommé « discours capitaliste », Lacan a soutenu que le capitalisme met de côté les choses de l’amour, au profit d’une économie réglée des jouissances.

La description qu’en font les sciences humaines, celle d’une « foule solitaire » minée par le narcissisme participe d’un récit désormais consensuel, selon lequel la solitude serait le régime contemporain des subjectivités. Arrimé à son objet de jouissance dont il doit optimiser la gestion, l’individu d’aujourd’hui serait en proie à la solitude démocratique, assuré d’avoir (tangentiellement) ce à quoi il a droit.

Cette idée d’une solitude contemporaine est en vérité problématique du point de vue de la psychanalyse. Ne serait-ce que parce qu’il est proprement impossible de nommer cette solitude sans la référer à l’Autre.

Etre seul, « se sentir seul » fait exister un autre dont l’éloignement est démenti par sa présence dans l’énonciation même. Certains mystiques démontrent amplement à quel point c’est un labeur sans relâche, et voué à l’échec, que de prétendre se soutenir seul, effacé, en présence de l’Autre.

Sans doute le mythe freudien de la détresse initiale a-t-il été pour beaucoup dans la promotion d’une certaine figure de la solitude.

L’infans semble bien seul devant la nécessité absolue d’une aide extérieure, mais affecté par l’absence d’un autre est-il seul en vérité ? La langue allemande est effectivement précise : « hilflos » signifie sans aide, il lui manque une aide, de l’Autre. Il faut à ce manque répondre, cela s’appelle    «”l’action spécifique ».

Mettre l’accent sur la détresse, la solitude, c’est manquer le choix du sujet, choix forcé certes, mais choix tout de même. A suivre cette logique ne peut-on pas dire que le symptôme peut s’entendre comme moyen de remédier à la solitude, manière de continuer à être dans le discours ?

Il conviendrait aussi de déplier les différentes dimensions de la solitude, si on la décolle de ses sentiments. Qu’en est–il alors d’une solitude qui est suspens, retrait et absence de toute possibilité d’un semblant ? Solitude qu’on pourrait qualifier de Réelle, aucun moyen de la transmettre même à soi, ni d’y faire exister quoique ce soit.

Participation : 80 euros. Etudiants 30 euros- Inscription à l’ordre de Réciproques, à adresser à :

Pascale Hassoun, 64 rue Vergniaud Paris 13

Renseignements :

Kathy Saada : kathy.saada@gmail.com  0681146542 (Paris)

Marie Josée Vigon : mjc.vigon@wanadoo.fr  0596 730672 (Fort de France)

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